Train d’ailleurs : le Maroc

 

Lors d’un récent séjour au Maroc, avec mon épouse Patricia nous avons eu l’occasion de faire un aller-retour en train entre Casablanca et Marrakech (248 km – 2h38). Bien évidemment, mon téléphone portable était en position “alerte photo” pour saisir les brefs instants de ce voyage.

La gare de Casablanca est un vestige du protectorat français. A l’ancien édifice avec sa tour d’horloge est annexé un complexe moderne pour accueillir les TGV en provenance de Tanger et les 16 trains quotidiens entre Marrakech et Fès. L’ombre de l’abri de quai nous protège des rayons ardents du soleil. Deux employés s’affairent sur le quai voisin, le nez du TGV en attente mérite quelques soins à l’aide de balais. Une E1400 nouvelle génération arrive au quai (type Prima II d’Alstom, 6 000 kW / 8100 ch, sous courant alternatif – vitesse de service 160 km/h). La machine contraste avec les voitures un peu défraichies, voitures qui seront cependant confortables. Sous la recommandation d’amis marocains, nous avons pris tout de même des billets 1ère classe. En souplesse, sur une belle double voie, notre train nous conduit à notre destination. Des plaines agricoles que le soleil commence à dessécher s’ouvrent au regard. Les blés sont déjà moissonnés. Quelques vaches accablées par la chaleur attendent la fraicheur de la nuit, des moutons paissent des coins de verdure sous la garde d’un berger, quelques carrioles sur des chemins chaotiques croisent mon regard. Puis le paysage change soudainement, la voie aborde de longues courbes dans un paysage plus désolé, désertique, vallonné aux couleurs ocre, crème, jaune… Quelques villages semblent vides de leurs habitants. Dans la fraicheur de notre compartiment, nous devinons une chaleur plus lourde. Au milieu de cette zone désertique, nous enjambons un large cours d’eau pris dans un étau de verdure. Notre train fera quelques courtes haltes en gares. Puis dans une longue courbe, Marrakech apparait, sur un fond de décor du Grand Atlas formant une longue bande entre terre et ciel, qui déploit ses sommets enneigés dont le Djebel Toukbal – 4167 m. Le train ralentit, j’aperçois une grue de quai “posée” dans un terrain vague. Nous arrivons à Marrakech. Le bâtiment de la gare est superbe. Complètement rénovée en 2008, la gare offre confort et bien être aux voyageurs. Sa rénovation a pour objectif l’extension du réseau ferroviaire vers Agadir et Laayoune. L’esplanade de la gare très aérée offre une belle vue sur le bâtiment majestueux et les larges avenues paysagées. Mais nous préférons attendre à l’ombre notre taxi avant de découvrir Marrakech et le Grand Atlas.

Pour en savoir plus :

L’ONCF (Office National des Chemins de Fer) dans le cadre de son développement et rénovation ferroviaire a acheté 18 TGV mis en service actuellement entre Casablanca et Tanger. Le prochain tronçon jusqu’à Marrakech dont le chantier a débuté sera actif dans 4 ans. Au total, l’ONCF a attribué trois contrats pour l’acquisition de 168 trains nouvelle génération : Alstom, CAF et Hyundai Rotem dont 40 trains intervilles et 110 trains RER. Le Maroc aime le train !

 

 

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